Histoire et origine de la Toussaint : une célébration millénaire

Au cœur de la saison automnale, le 1ᵉʳ jour du mois de novembre, la fête de la Toussaint occupe une place particulière au sein du calendrier. Souvent associée à la fête des morts, elle se différencie pourtant de cette célébration des défunts. Ce jour férié possède une histoire qui renvoie à de nombreux siècles en arrière. Lié à la religion catholique, il conserve encore aujourd'hui une symbolique forte. Découvrez dans cet article la riche histoire et les origines millénaires de la Toussaint.

Pour connaître les origines de la fête de la Toussaint, il faut remonter de nombreux siècles en arrière et voyager à travers le monde. En effet, la Toussaint ne s'inscrit pas dans les textes bibliques, mais est une création de l'Église. C'est au IVe siècle, vraisemblablement dans un des pays de l'Église d'Orient comme l'Égypte, la Syrie ou encore la Turquie, que naît en effet la Toussaint. Les Chrétiens de l'époque célébraient alors tous les martyrs et cette fête avait lieu le premier dimanche qui suivait la Pentecôte. Il faut attendre l'arrivée de la Toussaint en Europe et à Rome pour voir cette fête évoluer encore. C'est à cette période que le Pape Boniface IV consacre le Panthéon, ancien temple païen, après y avoir fait parvenir des ossements de martyrs. Lors de la consécration effectuée le 13 mai 609, le Panthéon devient un édifice sacré et porte le nom d’église Sainte-Marie aux Martyrs. Cette date devient symboliquement la Fête des martyrs et de tous les saints et se rapproche de la Toussaint que l'on connaît aujourd'hui.

Tout d'abord, il convient de faire la distinction entre deux fêtes, bien souvent confondues. Il y a tout d'abord la Toussaint, reconnue comme étant la fête de tous les saints, puis la fête des morts, qui est célébrée le lendemain, soit le 2 novembre. En France, ces deux événements sont le plus largement rassemblés en une seule célébration. Fidèles et athées célèbrent ainsi indifféremment leurs défunts lors de ce jour férié. Qu'il s'agisse du 1ᵉʳ ou du 2 novembre, les traditions et coutumes sont ainsi très proches et sont l'occasion d'honorer le souvenir des défunts et de fleurir les tombes. Bien entendu, les croyants peuvent se rendre à une messe spécifiquement donnée à la Toussaint. Lors de cette messe traditionnelle, l'Église catholique met à l'honneur les saints et les martyrs.

Dans le reste de l'Europe, de nombreux pays célèbrent également la Toussaint le 1ᵉʳ novembre. C'est le cas de la Belgique, du Luxembourg, de l’Autriche, de la Pologne et de la Hongrie, mais aussi de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal. Cependant, on ne retrouve pas cette célébration dans les pays de traditions orthodoxes, ou encore protestantes. Notons quelques spécificités avec la Sicile et la Guadeloupe. Sur l'île italienne, il est de coutume de visiter les catacombes et d'offrir aux enfants des poupées en sucre, de la part des défunts. Quant aux Antilles et à la Guadeloupe, la Toussaint y revêt une grande importance. On y illumine les tombes de nombreuses bougies et de cierges.

Le moment de la Toussaint, bien qu'étant la veille officielle de la fête des morts, reste un jour privilégié pour fleurir les tombes des défunts. Pour cela, il est de tradition de se tourner vers les chrysanthèmes. Ces fleurs résistantes, peu onéreuses et déclinées en de nombreux coloris et formes, sont idéales pour apporter une touche de lumière et de gaieté aux cimetières. Les cyclamens et la bruyère sont également parfaitement adaptés. Bien sûr, libre à chacun d'opter pour les fleurs de son choix, pour rendre le plus bel hommage à ses proches disparus.

Depuis des siècles, la tradition de la Toussaint perdure. De sa signification religieuse à une célébration plus étendue, cette fête reste pour tous une occasion de célébrer et d'honorer la mémoire des défunts.